6 Février 2006

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Les dessous du livre : Philippe Lefait


Ils sont peu nombreux les mots, � minuit, � voler sur le paysage audiovisuel fran�ais. Et pourtant�Dans sa s�rie consacr�e aux dessous du monde litt�raire, Zone a choisi cet �t� d�explorer un autre acteur du cycle du livre : l��mission t�l�. La grille des programmes a pris ses quartiers d��t�, l�occasion pour Zone d�aller rendre visite � Philippe Lefait et son �mission des � Mots de minuit �.

Comment fait-on une �mission comme � Des mots de minuit � ?

Il y a plusieurs couleurs sur la palette du journaliste, le grand reportage, la pr�sentation� on peut dire qu�une �mission culturelle c�est une autre exploration. Ca c�est une version plus neutre de la r�ponse.
Il y a sans doute une autre version plus pol�mique, aujourd�hui, je ne me sens plus de m�inscrire dans les formats pratiqu�s par les quotidiens de l�audiovisuel. Ces formats de fabrications, ces formats de hi�rarchies, ces formats d�int�r�ts ne m�int�ressent plus. Et � un moment donn� de mon parcours professionnel, il m�a sembl� juste voire judicieux d�aller explorer des terrains que je ne connaissais pas forc�ment ou peu et qui me permettaient de rester dans des codes journalistiques qui �taient les miens.

Pourquoi choisir dans ce cas le format d�une �mission culturelle ? Pourquoi les livres ?

Le livre a toujours �t� pour moi un compagnon de route. Quelque soit la situation que j�ai couverte comme reporter ou grand reporter, j�ai toujours un livre avec moi. Le livre a toujours constitu� un moment de repli, une bulle. C�est un moment o� l�on peut s�extraire d�une situation sinon difficile peut-�tre compliqu�e. Je crois que c�est Dolto qui disait qu�entre deux passions, elle lisait une page de Racine. J�aime bien cette id�e. Le livre comme m�ditation, une parenth�se.

Comment construit-on une �mission comme Des mots de minuit ?

Des mots de minuit n�est pas une �mission pol�mique. C�est une �mission qui fonctionne sur l��lection. Une petite �quipe et une grande amiti�. On fonctionne � la curiosit�. Ce qui fait qu�� un moment donn�, chacun d�entre nous rencontre un auteur, un metteur en sc�ne, un musicien. Il n�y a pas d�architecture de l��mission. On fonctionne � l�affectif et au ressenti. Ensuite on voit comment ce ressenti va avec telle pi�ce, tel film ou tel livre. Ca vient imm�diatement. C�est-�-dire Jean Echenoz et Anna Thompson, oui, �a l�fait, pour utiliser la formule du moment. Mais le parce que vient apr�s. C�est tr�s intuitif et �a part d�un amour, d�un respect d�une �uvre.

Combien de temps mettez-vous pour pr�parer une �mission ? Est-ce que vous devez toujours coller le plus � l�actualit� culturelle ?

Pour ce qui est de la litt�rature ou des arts plastiques, on peut �tre hors actualit�. Pour le cin�ma, on est forc�ment dans une zone d�actualit�. Le secteur est � ce point verrouill�, qu�il est impensable de faire quelque chose dans ce que eux appellent la promotion. Et au final, l�actualit� n�est que pr�texte.

Dans quel mesure la t�l�vision est un medium riche pour la litt�rature , voire le plus int�ressant ?

Je ne sais pas si c�est le medium le plus adapt� au livre, mais ce qui est incontournable, c�est la n�cessit� de lire. La dimension de la voix, de la position de la personne sont des indications. Il ne s�agit jamais d�aller chercher l�intime mais essayer de voir comment se met en place le processus de cr�ation. Par exemple, j�ai re�u Pierre Pachet pour un livre qui s�appelle l�Amour dans le Temps. En lisant le livre qui traite de la libido, du d�sir ; je sens une culpabilit� chez l�auteur, que je ne connais que parce que je l�ai lu. (J�essaie toujours de ne pas faire l�interview avant l�interview). Et l�auteur sur le plateau exprimait avec son corps cette forme de culpabilit�. Et l�, le livre retrouve son auteur. C�est un exemple certes un peu caricatural de l�int�r�t d�avoir face � soi l�auteur de l�oeuvre.

Le fait d�avoir l�image au service du livre ne le sert-il pas ? Ne lui donne t-il pas plus de pouvoir ?

C�est beau un livre. Et c�est vrai que la rencontre livre-objet, auteur et lecteur-journaliste apporte une autre dimension � l��uvre. Moi quand je vois un livre annot� sur le plateau � Des Mots.. � ou d�une autre �mission, j�ai du respect pour l�objet. Ca n�apporte pas grand chose au spectateur, mais il partage le livre avec le journaliste.



Cet entretien a �t� r�alis� dans le cadre des "Journ�es du Livre et du Vin" � Saumur, que Zone litt�raire tient � remercier.

Propos recueillis par Charles Patin O'Coohoon


 
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