#101 - Du 25 juillet au 20 ao�t 2007

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XXI century's Fox


A l'occasion de la sortie de son troisi�me livre en France,
La L�gende d'une servante
, Zone Litt�raire est all� � la
rencontre d'une auteur du XXI�me si�cle am�ricaine devenu
majeure en Europe. Entretien avec la l�gend(aire) Paula
Fox...


Vous avez �t� red�couverte plusieurs fois dans votre propre
pays. Mais que ressentez-vous � l�id�e de toucher � pr�sent les
lecteurs fran�ais ?


Les livres que j�ai �crits pour les enfants ont �t� traduits en
cor�en, en croate, en russe et en grec. Je suis en outre traduite
pour la totalit� de mes �uvres en France, en Italie, en Espagne,
en Allemagne et publi�e en Angleterre. Chaque nouvelle
traduction est �videmment une grande satisfaction. Je ne peux
qu��tre reconnaissante envers ces initiatives qui me permettent
de toucher sans cesse de nouveaux lecteurs dans le monde.

L��criture s�est manifest�e de fa�on assez tardive en tant
qu�activit� " professionnelle " dans votre parcours. Y a t-il eu un
�l�ment d�clencheur ? Aviez-vous besoin de vous positionner
d�une mani�re ou d�une autre dans la soci�t�, par le biais de la
litt�rature ?


J�ai commenc� � �crire des nouvelles d�s l��ge de vingt ans,
mais, de mani�re g�n�rale, elles ont �t� refus�es. � cette
�poque, j�avais vraiment besoin de travailler pour vivre et, plus
tard, �lever mes deux fils. J�ai donc cumul� plusieurs postes qui
ne me laissaient pas de temps pour �crire. Ce n�est que
lorsque je suis partie en Gr�ce avec mon mari pendant six mois
que j�ai enfin �t� plus disponible. J�ai alors commenc� � r�diger
mon premier roman, Poor George, et un livre pour
enfants intitul� La Chambre de Maurice.

La L�gende d�une servante offre plusieurs niveaux de
lecture. C�est incontestablement une �uvre de litt�rature, mais il
y est aussi question d�histoire, de sociologie, voire m�me
d�autobiographie. Aviez-vous un but en initiant ce projet d��criture
?


Non, je n�avais pas d�objectif particulier, pas plus que je n�en ai
jamais eu lorsque je me mets � �crire. Mais j�avais toujours
souhait� �crire un roman o� il soit question de Cuba. Cela m�a
notamment conduite � faire un certain nombre de recherches
sur les plantations de cannes � sucre.
Dans ce roman, je pense que l�on retrouve ce que les lecteurs
appellent traditionnellement des personnages, mais pour ce qui
est du sujet de l�histoire et de l��criture m�me, la source de
l�inspiration vient de quelque recoin profond�ment enfoui en
l��crivain. Je ne sais comment expliquer cela. Aucun mot n�y
correspond.
Par ailleurs, j�ai suffisamment de recul par rapport au livre pour
pouvoir le consid�rer comme partiellement sociologique et/ou
historique. J�esp�re n�anmoins que l�on y retrouve surtout un
peu de la magie que contiennent toutes les histoires, y compris
les plus bancales.

Les questions du racisme et de l�int�gration dans les
ann�es 1950-60, bien que sous-jacentes, sont v�ritablement au
c�ur de votre roman. Pensez-vous que les �tats-Unis et leur
population multiculturelle sont aujourd�hui r�concili�s avec leur
pass� ?


Je ne crois pas qu�aucun pays ou population puisse jamais �tre
totalement r�concili� avec son pass� et le
surmonter. Cela doit �tre une question de degr� de
r�conciliation. L�on y tend en permanence, mais l�on y parvient
seulement partiellement.

En ce qui concerne Luisa, sa r�action � la fin du roman
para�t quelque peu hors de proportion au vu de l�obsession qu�a
constitu� le retour � Malagita tout au long de sa vie. A-t-elle
finalement fait la paix avec elle-m�me ? Dans une certaine
mesure, ne peut-on pas consid�rer qu�elle repr�sente une
m�taphore des Etats-Unis ? Une phrase semble
particuli�rement �loquente � cet �gard : � l�issue d�une
conversation entre Luisa et sa meilleure amie Ellen, elle r�alise
que : " Elle m�a parl� de l�avenir. Je n�y avais encore jamais
pens�. "


Je pense en effet, comme vous le dites, que Luisa est
finalement parvenu � trouver un �tat de paix int�rieure � la fin du
roman. Je reconnais en outre parfaitement l�id�e de la citation
que vous mentionnez. Pour ce qui est de l�interpr�tation, je vous
laisse libre. Comme l�a un jour dit Thomas Mann, " je ne sais
pas ce que mes romans signifient. C�est aux critiques de me le
dire " !

Hommes et femmes sont repr�sent�s � part �gale dans
votre roman. Toutefois, les femmes apparaissent beaucoup
plus actives, sensibles et responsables. Est-ce d� au fait que
vous vous identifiez plus facilement aux personnages f�minins
ou bien pensez-vous que les femmes doivent toujours se battre
deux fois plus que les hommes avant d��tre prises en
consid�ration ?


Je pense en effet que les hommes et les femmes sont
�motionnellement diff�rents. Pour autant, je ne me consid�re
pas du tout comme une f�ministe, bien que je consid�re
�videmment l�obtention du droit de vote pour les femmes
comme un �norme progr�s de l�humanit� ! La diff�rence entre
hommes et femmes me para�t plut�t constituer un merveilleux
�quilibre (tant qu�il ne provoque aucune guerre ou effusion de
sang !).

Les animaux occupent une place importante et strat�gique
dans votre �uvre. D�o� vient cette place qui leur est accord�e ?
Repr�sentent-ils un substitut qui comblerait une quelconque
vacuit� des relations et de la communication entre humains
?


Il y a tant d�intelligence chez les animaux de tous types. Par cela,
je n�entends ni connaissance du monde, de l�histoire ou encore
de la musique� Il y une intelligence/sensibilit� vivante que
toutes les cr�atures (m�me les humains !), semblent avoir en
commun. Pour ma part, j�ai le sentiment qu�aucune ne constitue
un substitut pour une autre.

Vous avez choisi de qualifier ce roman de " l�gende ". Est-ce
une fa�on de souligner que vous consid�rez les relations et les
d�cisions humaines avant tout comme les actions d�une vaste
com�die ?


Chaucer employait le mot " l�gende " pour qualifier des genres
d�histoires tr�s vari�s. Ce terme s�est aussi simplement impos�
� moi, sans aucune pr�m�ditation. Mais, je ne consid�re
nullement les rapports humains comme �l�ments d�une
com�die, du moins pour la majorit� d�entre eux.

Votre renomm�e en tant qu��crivain aurait certainement �t�
moindre si des auteurs comme Jonathan Franzen, n�avaient pas
�uvr� pour faire promouvoir votre �uvre. Y a-t-il de jeunes
�crivains am�ricains actuels, que vous souhaitez encourager
faire d�couvrir?


Oui. James Lasdun est un jeune po�te et romancier dont
j�admire particuli�rement le travail. Je pense �galement aux
romans de Richard Ford, de Tom Drury et de Lorrie Moore, qui
me semblent tout � fait dignes d�int�r�t.

Derni�re curiosit� : consid�rez-vous avoir �puis� les sujets
d��criture ou bien avez-vous d�autres projets en cours ?


Je travaille actuellement � un roman dont l�action se d�roule en
France, � cheval entre l��poque pr�sente, et l�ann�e 1321, aux
temps des croisades albigeoises.

Propos recueillis par Laurence Bourgeon

Propos recueillis par


 
Françoise Bourdin
Gideon Defoe
Leonora Miano
Gérard Berréby
Ariel Kenig
Begaudeau, Bertina et Rohé
Karine Tuil
Emmanuelle de Boysson
Ornela Vorpsi
J�r�me Lambert
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