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Los Angeles River Michael Connelly Seuil

Prix éditeur 21.00 euros

Michael Connelly a r�uni ici trois de ces acteurs f�tiches, l'incontournable inspecteur Harry Bosch, son homologue du FBI Terry McCaleb, et le fameux Po�te, alias Backus. Le po�te, ancien agent tueur d'agents du FBI, est c�l�bre pour ses meurtres en s�rie, dont on retrouvera l'histoire et le suppos� d�c�s dans le pr�c�dent roman qui porte son nom.

D�s les premi�res pages, on apprend la mort McCaleb, pour insuffisance cardiaque... Mais comme d'habitude, son entourage ne croit pas � cette version, et connaissant les habitudes de la victimes, penche pour l'assassinat. Sa veuve, suivant la recommandation de feu son mari, demande � Bosch de mettre l'ordre dans ses papiers... C'est ainsi que l'inspecteur reprend du service, � titre priv� cette fois, en tant que d�tective, ce qui lui permet de prendre l�galement quelques libert�s comme � l'accoutum�e.

Un cocktail explosif ?

Les indices s'amoncellent, et de fil en aiguille, il semble que ce soit le po�te qui ait pr�m�dit� la mort de McCaleb. La suite, pour les besoins de l'enqu�te, est une s�rie de va-et-vient entre la Californie, Las V�gas et ses alentours d�sertiques et plut�t glauques. Avec parfois pour Bosch un peu de romance et de sentimentalit� paternelle envers la fille, car la maman lui avait fait un enfant sur le dos... Plus �pic�es sont les quelques altercations avec les agents des FBI plut�t arrogants, qui enqu�tent sur la mort de leur coll�gue. Pour l'anecdote, Los Angeles River est le titre de cette traduction de the Narrows, vraisemblablement en raison la rivi�re de la derni�re sc�ne.

Un p�tard mouill� !

Pourtant, contrairement aux critiques dithyrambiques, le dernier opus de Connelly est d�cevant � plusieurs titres. D'abord parce que le gros des indices est cousu de fil blanc, sauf peut-�tre la r�v�lation en fin d'ouvrage. Ensuite parce que le retour du po�te est fade, non pas qu'il ne collectionne pas de victimes, mais celles-ci sont simplement mentionn�es entre l'Europe et le Nevada ; il y a bien s�r la sc�ne de la roulotte, mais elle a un rien de d�j� vu avec le nombre de sc�nes macabres dans les polars comme dans les films. Enfin, et surtout, il y a les longueurs, le manque de peps et l'absence criante de suspense. Rien de neuf...

Tout cela flaire la facilit�, et manifestement, Connelly n'�tait gu�re inspir�.Dommage... M�me la psychologie et les �tats d'�mes des personnages, de Bosch notamment, sont � peine esquiss�es. Pas m�me une phrase savoureuse... Et si cela ne suffisait pas, le recours au revenant ( on n'a jamais retrouv� son corps dans Le Po�te ), est repris, puisque le po�te dispara�t � nouveau dans la nature, sans que l'on sache avec certitude s'il est mort ou non. Gageons qu'on le retrouvera avant la fin de la d�cennie.

Toutefois le roman se lit facilement, et il permet de passer un bon moment par ces temps estivaux plut�t pluvieux en France. Sans doute les n�ophytes trouveront-ils ici une bonne introduction au genre, sans trop de descriptions macabres et �m�tisantes, qui il est vrai, sont rarement indispensables. On regrettera simplement de ne pas avoir vibr� comme avec tant d'autres bons romans policiers...

Philippe Cesse