#112 - Du 14 octobre au 05 novembre 2008

Actu Entretiens Zoom Portraits Extraits

  Interalli�s J - 4  
  Le D�cembre pour Zone  
  Cusset , Goncourt des lyc�ens  
  Renaudot pour Mon�nembo  
  Goncourt pour Rahimi, la P.O.L position  
  Le Flore pour Garcia  
  Mort de l'�crivain am�ricain Michael Crichton  
  Femina et Medicis: c�t� �trangers  
  Melnitz et Vollmann meilleurs �trangers  
  Blas de Robl�s M�dicis�  

inscription
d�sinscription
 
La Nuit en plein jour

 La Nuit en plein jour
Sophie Aubry
Desmaret
Prix éditeur
16.00 euros

Un premier roman est une promesse, et � la lecture de l�ouvrage, il nous est permis d�esp�rer. Sophie Aubry est non seulement com�dienne, mais aussi �crivain, et c�est dans un d�dale de chambres sans noms qu�elle nous invite : Louis, protagoniste de cette histoire baroque, passe mentalement de pi�ce en pi�ce, en un voyage astral qui nous emporte vers des ailleurs. Les lieux s�encha�nent dans une logique intime et inconsciente. A travers un monologue o� se m�lent d�autres voix, celles de ses proches, sa silhouette se dessine peu � peu, comme sortant d�une brume, pour nous r�v�ler sa v�rit�.

En actrice avertie et admiratrice du cin�ma des deux David, Lynch et Cronenberg, Sophie Aubry r�ussit � mettre en mots l�univers pictural et gothique de ses deux ma�tres � penser. Passer ainsi de l�image au mot n�est pas chose ais�e, mais les m�taphores qu�elle invente prouve la r�compense de ses efforts. � Les papillons en haut de l�estomac se caressent les ailes entre eux � (p.13), � ainsi ma femme vivait comme un automate, avec un vrai c�ur et un esprit verni d�une �toile au plafond � (p.12) : proche de Boris Vian, sa prose fr�le la transe du h�ros en la mimant presque, et nous comprenons alors que nous lisons un puzzle de s�quences en plein sommeil paradoxal. Les sc�nes s�articulent comme dans un film o� les d�cors changent parfois brutalement, intuitivement, comme ce dialogue dans un wagon � bestiaux, entre une jeune femme et un homme fantomatique, o� l�ambiance bascule dans le fantastique. C�est que le temps et l�espace y vibrent selon une autre norme, celle du cerveau de Louis. Car nous sommes au coeur de ses pens�es, conscientes ou non. Jusqu�� la fin du roman, nous ne savons pas o� nous nous trouvons exactement, mais l�exactitude n�est pas de mise ici.

Sophie Aubry conjugue les correspondances et conjure ce que nous prenons pour des errances. Mots et images se r�pondent en ses phrases, et les situations respirent le m�me drame en �cho : dans la chambre 9, le jeune fille faisant semblant d��couter sa m�re qui conduit regarde un train o� �volue le jeune femme de la chambre 12, tandis que le th�me de la for�t prolif�re de page en page, car la nature est vraiment un temple o� de vivants piliers laissent plus souvent qu�on ne le pense sortir de confuses paroles, les mots de la lucidit� inconsciente.

Il est vrai que notre lecture d�pend du monologue de Louis, et la parole d�une pens�e vagabonde ne peut que nous perdre quelque part, mais pas n�importe o� : dans l�une des dix-sept chambres o� Louis se trouve certainement, et o� le drame se noue comme un poing serrant les draps, qui � doivent �tre blancs comme la saison � (p.13). A vous d�entrer dans cette saison... car ce roman est le jour en pleine nuit, celle de notre triste p�riode �ditoriale qui soudain se r�veille gr�ce � lui.

Richard Dalla Rosa



 
B�tes sans patrie
Uzodinma Iweala 
Sans elle
Alma Brami 
Crack
Tristan Jordis 
Son absence
Justine AUGIER 
Tribus modernes
J�r�me Baccelli 
Mill�naire � Belgrade
Vladimir Pistalo 
Une jolie fille rien que pour moi
Aur�lie Antolini 
Festino ! Festino !
Elodie Issartel 
La porte des Enfers
Laurent Gaud� 
Jerusalem
Gon�alo M. Tavares 
Lacrimosa
R�gis Jauffret 
H�ros, personnages et magiciens
Vincent Ravalec 
L� o� vous ne serez pas
Horacio Castellanos Moya 
Crossfire
Miyuki Miyabe 
Keith Me
Amanda Sthers 
  ARCHIVES
 
contact | © 2000-2008  Zone littéraire |