Aventure en Afrique Gianni Celati Le Serpent � plumes

Prix éditeur 18.00 euros

� Mais qu�est-ce que je suis venu foutre ici ? � Traditionnel diagnostic que dresse le touriste � peine descendu de son avion. Celati n�y �chappe pas. En 1997, il part avec son ami Jean Talon en Afrique. L� o� Redford et Streep nous avaient fait d�couvrir l�Est dans une Ferme Africaine (NDLR : Karen Blixen), L�Italien nous entra�ne dans le grand ouest. Car l�Est est out. Out of Africa. Ici, il est question du West-side. Mali, S�n�gal ou Mauritanie. Arriv�e Bamako� logement au Sofitel. Dure la vie de touriste.
Alors il remonte le Niger, S�gou, Mopti, il d�couvre enfin l�Afrique, avec ce marrant besoin chez les marins de faire des phrases longues. Le soir, il �crit � la lumi�re de sa lampe de poche comme pour se vider de l�exp�rience pass�e, s�en d�barrasser ou plus simplement l�immortaliser. � Pour ne pas me consid�rer en vacances, je dois �crire tous les jours comme si j��tais chez moi, donc travailler comme d�habitude, mais temporairement transf�r� dans un camp de concentration pour touristes �.

Triste tourista du touriste


Car l�Italien veut que l�on se d�barrasse de cette image africaine impos�e par le monde diplomatique. Il d�couvre les d�convenues du touriste. Puis s'en d�tache non s�en mal. � Au moins dans cet h�tel de l�Amiti� je suis bien pour �crire, au bord de la piscine, le matin ou l�apr�s-midi, parce que ce lieu inspire des observations �. Difficile adaptation que celle des Occidentaux, Africains d�adoption.
Heureusement que pour l�Italien, le sketch des toilettes � l��tranger est toujours d�actualit�. �J�ai pris ma douche dans les cabinets situ�s un peu � l�ext�rieur du village, trois murs � l�air libre. En m�appuyant au mur, trois gros blocs sont tomb�s, j�en ai cass� une partie. Me vider les intestins dans ce trou est impossible. Je dois noter mon aversion de touriste � parler avec les autres touristes qui en r�alit� sont tous aimables �. Le charme et la sensualit� de l�Italien en vacances.
Mais devant ces paysages, notre Italien devient po�te et regarde le soleil se coucher dans les yeux de ces cr�atures� Ce n�est pas l�arlequin mais le serpent qui publie. Et toute la diff�rence est l�. On se fait promener au bras des belles rencontres du moment, des aventures humaines. Un peu mielleux, mais bon, c�est l�Afrique.
Le type de contr�e dont on revient toujours diff�rent.

Charles Patin O�Coohoon