#112 - Du 14 octobre au 05 novembre 2008

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D�ferlement du f�minin

 La d�ferlante
Anne Colmerauer
Balland
Prix éditeur
17.00 euros


La d�ferlante. Il y a dans la force des mots d�Anne Colmerauer une puissance particuli�re, le go�t de cr�er la violence et le d�cha�nement. La violence, celle de l�h�ro�ne du roman, Lucille. Une jeune maman qui trempe lentement dans les d�combres de la folie. Autour d�elle un microcosme savoureux de cluedo. Le mari Philippe qui cumule une fibre protectrice et des zones d�ombre, des fils de mensonges. R�gine ensuite, la copine de toujours. Cajoleuse et confidente � souhait, elle sera de celles qui peuvent poignarder la chair amie, sans sommation, ni transfert psychologique. Un r�le cl� dans le drame plant�. Enfin, la m�re de Lucille et Tom son b�b�, comme deux extr�mit�s de la cha�ne de la vie, deux parcelles d��nergie, vieillissante et galopante, qui essayent d�accompagner le personnage de Lucille, se heurtent et se d�battent parfois devant son �garement. Il y a les personnages certes, comme corps de papier dont les �motions butent contre la r�alit� tronqu�e et schizophr�ne de la femme qui donne sa pulsation au r�cit. J�ai nomm� Lucille. Celle que le narrateur d�signe souvent froidement � la troisi�me personne et dont il s�approprie parfois l�identit� en usant du je est une amoureuse de la sculpture. L�Art �pouse donc ici une fonction salvatrice. Le dernier rempart contre le glissement et l�abandon complet des rep�res. Rien des grands discours philosophiques sur la cr�ation et ses vertus. Plut�t son injection dans un r�el morbide o� les courses des doigts sur l�argile et sur la mati�re tangible pourront donner du sens � des jours encag�s dans des d�finitions de la normalit�. Lucille est folle mais elle a envie. Lucille est ailleurs mais elle s�accroche avec des �clairs outranciers � ce qui reste de vie, � ce qui demeure du possible.

Dans l��criture, sans �tre compl�tement sp�cifique, le narrateur s�attache au rythme, aux ellipses, � la perception du mouvement. Les mots collent � la lente d�t�rioration mentale de Lucille. Une descente aux enfers racont�e, d�cortiqu�e avec une voracit� et une patience clinicienne. Humainement, il y a des rejets sur notre �me de lecteur, une sorte de d�sir de fermer le livre pour qu�il ne nous extraie pas sauvagement de nos vies bien ordonn�es. Mais le d�sir vient et revient de se shooter � la quotidiennet� ravag�e de Lucille. On s�affole de ne pas pouvoir se d�tacher d�elle. On lit La d�ferlante comme un puzzle en phase d�assemblage dont la finition ne sera pas de celles qui nous compl�te et nous apaise. Mais nous d�chire.

A partir de l�, vous dire que l�histoire se d�roule en partie � Nancy n�est pas �l�ment crucial d�information. Circulez, y a rien � voir du c�t� des faits. Mais les m�faits cruels des mots portent, eux, profond�ment, la marque d�un talent prometteur.

Céline Mas



 
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