La v�rit� ou presque Stephen Mc Cauley Buchet Chastel

Prix éditeur 20.00 euros

Tout cela ressemble un peu � un soap opera ; c�est � dire que l�on ne se laisse m�me pas prendre au jeu un instant, et que l�on ne retiendra de ce livre que quelques bribes d�nu�es de talent, d�nu�es de subtilit�s humoristiques alors que l�auteur se voulait probablement caustique et grin�ant, ainsi qu�il s�est souvent volontiers d�crit lui-m�me.

Ronde bavarde et soporifique, dans laquelle les personnages ressemblent � ces st�r�otypes que l�on nous ressert dans les t�l�films o� les actrices en mal de carri�re tentent tant bien que mal de sauver les meubles du d�sastre, mettant une conviction presque ind�cente � r�citer leur texte du d�but jusqu�� la fin. Et au fait : l�intrigue est tout aussi d�nu�e d�int�r�t.

Pour ne pas �tre longue, et puisque la vie est si courte relativement � tous les chefs d��uvres litt�raires qui nous restent � d�couvrir, on se bornera � parler de La v�rit� ou presque comme d�un roman sur les faux-semblants. Jane Cody, productrice en perte de vitesse (la quarantaine sexy, d�termin�e, mais en perte de vitesse quand m�me), masque sa d�route professionnelle et conjugale en laissant ici et l� de fausses listes (courses, RDV, penses-b�te) et en emmenant son fils de 6 ans chez le psy. En renouant avec son ex, dragueur inv�t�r� mari� � l�une de ses amies. Desmond est un universitaire gay en instance de rupture, dont les biographies foireuses n�int�ressent plus personne. Leur rencontre fait tilt : Jane d�cide d�utiliser les biographies de Desmond pour une nouvelle �mission de portraits sur les artistes du si�cle m�connus et rat�s �autant dire qu�il y a du boulot. Et pourquoi, pendant qu�on y est et par souci de v�racit�, ne pas se mettre soi-m�me en sc�ne� Mais ces deux-l� jouent au jeu daaaannngereuuux des faux-semblants, tout adultes qu�ils sont suppos�s l��tre.

Seul le personnage de Gerald, fils de Jane et v�ritable pilier de l�histoire puisqu�il fait contrepoint � tous les personnages par son caract�re irasciblement vrai, m�rite que l�on s�attarde sur ce roman qui pr�sente tous les d�fauts de la sitcom am�ricaine. M�diocrit� des id�es, m�diocrit� de l��criture �enfin, de la traduction � m�diocrit� du th�me, m�diocrit� de l�intrigue comme des rebondissements (pas si m�diocres que cela, tout juste absents). Bref, La v�rit� ou presque n�est m�me plus un faux-semblant : c�est une imposture.

Louise de Visscher