Mister Committment Mike Gayle Albin Michel

Prix éditeur 19.82 euros

Il ne faut jamais dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau�

Telle est la situation dans laquelle se retrouve Ben, dit Duffy, apr�s s'�tre embarqu� dans la belle et � combien terrifiante aventure du mariage. Car on dirait bel et bien que cet amoureux fid�le, aux faux airs de c�libataire convaincu, va sauter le grand pas sur les marches de l'autel. Ceci n'est que le d�but ! Tout commence par une conversation � b�tons rompus, de ces b�tons qui pr�sagent les ruptures. C'est bien connu : ces messieurs flippent lorsqu'ils n'ont pas les r�nes, � fortiori lorsque Madame s'en sert pour leur passer la corde au cou.

Le h�ros ne fait pas exception � la r�gle. Notre Anglais �tait loin de s'y attendre. Sa vie tranquille, boulevers�e par les conventions ? Ca jamais� Mais quand la belle d�cide de tout plaquer pour ces m�mes conventions, l'h�sitation est permise� Cette femme est apr�s tout celle de sa vie ! D�boussol� et mis�rable sans sa moiti�, il prononce un oui timide. Trop timide. Et qu'une dispute mobili�re va venir remettre en question, ainsi qu'elle remet en question toute une existence, mais h�las pas les fa�ons de la penser. Duffy est incorrigible, et c'est ce qui fait tout son charme. Les situations burlesques dans lesquelles il se trouve embarqu� ne pouvaient que lui tomber sur la t�te, car il est de ces personnages � qui les tuiles comme les miracles �chouent � chaque coin de rue.

Succession de sc�nes de m�nages, de ruptures et de strat�gies amoureuses : �voqu�es avec un humour et un r�alisme irr�sistibles, Gayle fait de ce m�lo sentimental une com�die bouffonne qui accumule les clich�s. Mais dans cet unique objectif qui est de tirer du lecteur le sourire voire plus. Des allures de sc�nars qui ne sont pas sans rappeler le cocasse et la plume d�bordante d'un Baddiel, et dont chaque plan �voque un plat cass�, un sourire, l'ombre de l'orage. Chaque �l�ment du m�lo a sa place : la grande s�ur confidente mais qui a le malheur d'�tre peu discr�te et fortement subjective, le couple mod�le Mark-Julie qui exasp�re autant qu'il suscite l'envie, l'aventure avec une bombe sexuelle c�l�bre qui tourne �� rien ; enfin l'Autre, le riche beau. Une tonne d'absurdit�s, trois doigts de forfanterie, de sentiments et de tirades ridicules ; l'ensemble dans un langage parl� et fourmillant qui nous ravit parce qu'il met si bien en exergue la maxime " tout ce foin pour rien ". Et qu'il nous assomme un : ben oui, �a arrive.

L'ensemble est sans pr�tention autre que le divertissement, et la satyre de " l'homme pi�g� ". On se croirait parfois pris dans une sorte de r�ve narratif, de brouillard o� se noient la sensibilit� et surtout l'angoisse : si on n'�tait pas persuad� depuis le d�part que Duffy est du genre " gentil gar�on ", on pourrait croire qu'il a fum� avant de se rendre � la c�r�monie finale. Et nous de sortir �galement un peu �tourdis par toute cette histoire qui ne peut que finir sur un autre happy clich� r�jouissant.

O.M.