#112 - Du 14 octobre au 05 novembre 2008

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La d�rouill�e

 La D�louicha
Mich�le Hien
Editions Farrago
Prix éditeur
16.00 euros

N�e en Afrique du nord puis install�e en France, une femme en butte aux brimades constantes de son entourage, tente de faire front et d�apprendre � vivre.

On re�oit les premiers mots du roman de Mich�le Hien comme une vol�e de gifles, flanqu�es du plat de la main et sans pr�venir. Cela tombe dru et donne le ton. Voici l�histoire d�une femme qui veut conduire sa vie. Enfant, l�h�ro�ne est surnomm�e la d�louicha, la simplette �. Ce sobriquet est imm�rit�. L�auteure ne nous donnera pas l��tat-civil de son personnage. La plupart du temps, on lira � elle �. La d�louicha est une petite Cosette. Elle est rude � la besogne, mais elle est mordue, griff�e, ross�e, attouch�e, voire pire, par cousines et tantes, voisins et autres chenapans qui ne font que passer dans ces pages. Mais pas par son p�re aux beaux yeux verts. Elle est un peu dans la lune, d�s qu�elle en a le loisir, et parle avec les �nes, ce qui peut s�entendre, mais ne snobe pas non plus les pierres. La gar�onne veut tracer son chemin. Il faut reconstituer les plans. Il manque des morceaux. Mais si on sait y faire, on peut s�attacher. Nous sommes au bled. Le pays est ravineux, o� b�lent des ch�vres. C�est bel et bien l�Alg�rie, mais non celle de Cervant�s. � huit ans, il s�agit pour la farouche de penser � travailler, contre salaire. Ce sera � la ville, chez Oria, femme de juge. La mar�tre �chine la petiote par le travail, les roustes, les tirages de cheveux. La d�louicha se retient de se jeter au fond du puit. Passent les ann�es cinquante.

Pauvre victoire

Transport vers la France. Un vague cousin comme pr�tendant, un oncle pour interm�diaire, des parents d�accord pour la transaction, on organise un mariage. Il n�y a qu�� se comporter comme si ladite simplette avait d�j� quinze ans. Quant � ce qui va sans faute arriver, � Il faut te laisser faire � dicte la m�re. Apr�s la c�r�monie, retour au statut de domestique. L�hiver suivant, elle n�est pas sortie de l�enfance, qu�un enfant sort d�elle. C�est dans l�ordre des choses.

Le temps de mouiller l�index, tourner encore quelques pages, on se retrouvera bient�t avec sept enfants sur les bras. Elle a plus de quarante ans. Elle trime. Elle soigne l�appartement d�un ancien ambassadeur. Elle en abat. Puis s�occupera du fils de celui-ci, architecte et canc�reux. Elle fini par former avec le b�tisseur un couple plus sympathique que celui qu�elle campe avec son propre �poux. Le ciel de la banlieue lyonnaise est le m�me que celui de l�Alg�rie, � pays impossible �. Les paires de claques continuent de pleuvoir � verse. On pourra trouver au passage la peinture de la famille alg�rienne un rien caricaturale. Vient le sursaut de r�volte qu�on n�osait esp�rer. Le mari s�avance, elle le brave, brandit m�me une casserole, car cela se passe dans la cuisine, puis lui fend le cr�ne et envoie la brute sur le linol�um. �a fait mal, surtout � l�ego et devant t�moin. Bras en l�air. Le divorce comme conqu�te. Pauvre victoire. La vie morne qu�il faut traverser. Puis l�architecte mort, elle grand-m�re, que reste-t-il ? Le plaisir de faire sauter ses petits-enfants sur ses genoux. Maigre satisfaction, qu�elle savoure n�anmoins.

Mich�le Hien choisi de nous conter, dans ce premier roman, une histoire pas romanesque pour un dinar. Plut�t le lot commun de nombre de femmes. Le portrait de la d�louicha, quasi d�essence ang�lique, toujours au service des autres, et qui � n�entend pas souvent de merci �. Les femmes l�oppriment et les hommes la harc�lent avec r�gularit�. On n�en sort pas. Ou alors un peu sonn�.

Olivier Ngog



 
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