#112 - Du 14 octobre au 05 novembre 2008

Actu Entretiens Zoom Portraits Extraits

  Interalli�s J - 4  
  Le D�cembre pour Zone  
  Cusset , Goncourt des lyc�ens  
  Renaudot pour Mon�nembo  
  Goncourt pour Rahimi, la P.O.L position  
  Le Flore pour Garcia  
  Mort de l'�crivain am�ricain Michael Crichton  
  Femina et Medicis: c�t� �trangers  
  Melnitz et Vollmann meilleurs �trangers  
  Blas de Robl�s M�dicis�  

inscription
d�sinscription
 
Jo�lle Losfeld, �dition d'un malfaiteur...


S�il l�avait connu, Alexandre Dumas aurait probablement
ajout� Gaspard de
Besse � ses h�ros de cape et d��p�e, anc�tre d�Ars�ne Lupin
dans la plus pure tradition du
gentleman cambrioleur, et remis au jour par Jacques Bens. Une
existence � voir sur France
2 et � lire chez Jo�lle Losfeld. Rencontre avec l'�ditrice.


Pourquoi avoir choisi de republier ce type de textes, d�un
genre populaire � la
tradition un peu d�laiss�e aujourd�hui ?


Jo�lle Losfeld : Pour moi, cette tradition ne s�est jamais
perdue, que ce soit en
tant que lectrice ou �ditrice puisque j�ai continu� � publier ce
genre de romans
r�guli�rement comme La Baronne tr�pass�e de Ponson
du Terrail ou Les
Aventures du capitaine Corcoran
de Assolant. J�ai toujours
aim� cette litt�rature o�
l�on ne s�ennuie pas, insolente, au ton virulent et corrosif �
l��gard du pouvoir en place. Le
roman populaire a d�ailleurs �t� souvent une sorte de
contre-pouvoir. C�est la premi�re
fois que je publie Jacques Bens, aujourd�hui d�c�d�, et je
compte bien recommencer,
probablement des nouvelles. Jacques Bens est un �crivain tr�s
int�ressant, un � Oulipien �,
qui a particip� � l��criture du Dictionnaire de l�Oulipo avec
Raymond Queneau,
qu�il connaissait tr�s bien, ainsi que Georges Perec, toute cette
bande-l�� D�apr�s sa
femme, il avait un vrai d�sir de renouer avec le roman populaire
dans sa dimension de
cape et d��p�e, et a trouv� son bonheur gr�ce � gaspard, ce
personnage r�el de bandit
d�sint�ress�, Robin des Bois ne s�attaquant qu�aux riches et
qui est une bascule au
pouvoir de l��poque. Il avait envie d�allier � �a une belle histoire
d�amour (comment c�est
souvent le cas dans la tradition populaire, voyez Dumas�) qui
sous-tend de fait tout son
livre. Non, vraiment Gaspard le Bandit fut pour moi une
d�couverte qui m�a enchant�e!

Lorsque vous avez d�cid� de republier ce livre, vous saviez
qu�une adaptation serait propos�e ?


JL : Absolument pas ! J�avais achet� les droits avant de
savoir que l�adaptation
�tait en tournage car les droits du film avaient �t� c�d�s avant
que j�intervienne. Du coup
je n�ai pas du tout suivi le tournage mais j�ai demand� en
revanche de pouvoir mettre une
photo du film sur ma couverture, ce qui m�a �t� accord�. Il est
int�ressant d�ailleurs de
constater que m�me si le t�l�film n�a pas encore �t� diffus�, le
livre se vend d�j�
r�guli�rement. Quant au film lui-m�me, si j�ai �t� d�abord
surprise de voir un Gaspard de
Besse de 40 ans (car il est sens� en avoir 15 dans le roman !),
j�ai tr�s vite oubli� ce d�tail
tant l�interpr�tation de Jean-Hugues Anglade est formidable :
peu importe l��ge d�ailleurs,
il est avant tout cr�dible et c�est le droit du cin�ma de se
r�approprier une histoire � sa
convenance.

Justement, vous m�me, que pensez vous de l�adaptation
des romans en g�n�ral ? B>

JL : Comme je le dis plus haut, l��criture
cin�matographique a le droit, voire
m�me doit, prendre ses distances avec le texte narratif dont elle
s�inspire. C�est une autre
travail et le mot adaptation dit bien son r�le, � adapter � un
roman est en retranscrire si
possible l�esprit, mais pas forc�ment le reste. D�ailleurs, j�ai
souvent trouv� les
adaptations faisant presque du mot-�-mot peu r�ussies. Ce
n�est pas du tout une trahison
mais l�expression d�un autre point de vue, celui du r�alisateur
qui saura alors montrer son
originalit�.

Vous avez vu le film, Jean-Hugues Anglade nous �voquait
tout � l�heure les difficult�s
d�adaptation du dialogue pour qu�il soit le plus r�aliste possible
par rapport � l��poque,
tout en �tant lisible aujourd�hui : un pari r�ussi selon vous ?


JL : Assur�ment ! Non seulement l�esprit du livre est
respect� mais la restitution
au cin�ma des dialogues est tout � fait correcte. A aucun
moment je n�ai eu l�impression
d�avoir un langage archa�que, o� l�on sente l�effort de
transposition. Ceci �tant, l��criture
de Jacques Bens lui-m�me associait le c�t� populaire de la
langue de l��poque et un
langage moderne par l�humour qui s�en d�gage. Apr�s tout, les
romans populaires c�est
un peu �a : des textes moqueurs pr�sentant une histoire
s�rieuse mais racont�e avec
humour�

Propos recueillis par Ma�a Gabily.

Gaspard Le bandit, de Jacques Bens,
Editions Joelle Losfeld, 353 pages, 18 euros.

Propos recueillis par


 
Tristan Garcia
Thomas Pynchon
Jean-Marc Roberts
Richard Powers
Enrique Vila-Matas
William Gibson
Lise Beninc�
Julien Blanc-Gras
Bernard Soubiraa
Claro
  ARCHIVES
 
contact | © 2000-2008  Zone littéraire |