#113 - Du 15 novembre au 08 d�cembre 2008

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�tat de conscience

 L�Ob�issance
Fran�ois Sureau
Gallimard
Prix éditeur
12.00 euros

Dans son dernier roman, Fran�ois Sureau sort des sentiers battus pour retracer des destins pass�s inaper�us. Voyage au pays de l�absurde.

Printemps 1918, quelque part dans le nord de la France. La Grande Guerre est une histoire sans fin. Loin des zones de batailles et de la r�alit� sanglante des tranch�es, dans un bureau parisien, le lieutenant Verbrugge re�oit l�ordre d�assurer le transport � Furnes d�un convoi exceptionnel. La demande provient du gouvernement belge qui souhaite � emprunter � aux autorit�s fran�aises son bourreau, Anatole Deibler, et � ses bois de justice � afin de proc�der � l�ex�cution d��mile F�raille, condamn� � mort pour l�assassinat de deux femmes. Tr�s vite, la petite troupe compos�e de Verbrugge, Deibler, son premier aide et quelques soldats prend la route en direction de la Flandre. Mais les chemins qui m�nent � Furnes sont p�rilleux : la ville belge se trouvant en zone d�occupation allemande, il est n�cessaire, pour y acc�der, d�avancer � contre-courant du front.
� mesure que le convoi progresse, le visage spectral du nouveau monde se dessine, un monde apocalyptique englouti par la brume et jonch� de corps dont se nourrissent les terres : � Le sol monte vers les cadavres, les enveloppe, les p�trit, respire. � Au c�ur de ces paysages, l�air est lourd de menaces et dans le d�sordre g�n�ral, alli�s comme ennemis peuvent frapper � tout moment. L�in�vitable survient � Dunkerque, bombard�e alors que le convoi y fait halte. Par del� le sifflement des bombes, le fracas des impacts et les hurlements, s�installe un silence que Verbrugge conna�t bien pour avoir d�j� touch� du doigt l�innommable : � J��tais sourd, comme les autres. Il devait bien y avoir des cris de terreur. Il y en a toujours. Nous ne les entendions pas. �

Les sourdes oreilles

L�horreur rend sourd de m�me que l�ob�issance rend aveugle. Fran�ois Sureau ne se contente pas d��crire la version romanesque de faits r�els survenus au printemps 1918, mais propose une r�flexion sur l�honneur et le devoir, ces valeurs �minemment friables. Par le truchement du roman, il s�interroge sur les comportements absurdes auxquels conduisent parfois les grands principes. La liste des non-sens que pose ce voyage pour Furnes est longue, le projet de l�exp�dition lui-m�me �tant une aberration. Alors que tout devrait �tre mis en �uvre pour sauver des milliers de vies, les autorit�s unissent leurs efforts pour conduire un homme � la mort. De plus, comment justifier l�ex�cution du prisonnier F�raille quand on sait que ses bourreaux du jour sont les m�mes individus que ceux qui le d�coraient la veille pour sa bravoure au combat ?

Fran�ois Sureau d�peint l�ob�issance sous toutes ces formes. Aux r�cits des membres de l�exp�dition se m�lent les pages de leurs carnets intimes et de leurs correspondances o� s�inscrivent les exp�riences et les envies de chacun. Tandis que Verbrugge r�ve d�une femme, de draps blancs et de quelques verres de cidre, Deibler n�a d�autre id�e que d�accomplir sa t�che. S�ajoutent enfin les courriers et les notes administratives dans lesquels � les planqu�s � s�assurent de la bonne avanc�e du convoi, s�inqui�tent un peu et se f�licitent beaucoup. En juxtaposant l�ensemble de ces textes, l�auteur creuse encore plus nettement le foss� qui s�pare ceux qui parlent de ceux qui agissent. Les exc�s de lyrisme louant bien souvent les vertus militaires ont laiss� place � une parole brute, gonfl�e de v�rit�. M�me les d�sirs y sont formul�s bri�vement, comme si l�imagination �tait en d�finitive la principale victime de la folie de l�Ob�issance.

Ellen Salvi



 
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