Feuilles d'automne

Enquêtes
Un long dimanche de retrouvailles et à l'année prochaine. Ça y est, les tentes sont pliées. Le site déserté. Les feuilles d'automne vont bientôt recouvrir le parc de la Folie du Bois des Fontaines. Un an à attendre avant de voir à nouveau les cars, chargés d'auteurs, envahirent la belle Normandie et Forges-les-Eaux, le temps d'un week-end.
Abandonné le ton nostalgique. L'édition du 28 et 29 août dernier de Feuilles d'automne a tout de même sonner le départ d'une rentrée littéraire certes épaisse mais talentueuse.
De toute façon comme le résume Dominique Noguez à Benoît Duteurtre :
" On a parfois l'impression qu'on déchoirait si on ne faisait pas partie de la rentrée littéraire.
- carrément déchoirait ?
- Si, si. Il faudrait même inventer un verbe pour déchet "
.
Mais la rentrée, il est avant tout question de l'animer. Des forums de débats, des présentations de bibliothèques idéales, des séances de signatures. Résultat, le festival prend parfois des allures de psychothérapie. Ainsi Anna Rozen sur le divan de Patrice Carmouze confesse-t-elle son impression d'être parti de son nombril et d'avoir fait des cercles concentriques extérieurs. La difficulté est pour elle de tout inventer dans un roman.

De son côté, la librairie rouennaise de l'Armitière dépêchée sur place alimente les bibliothèques des nombreux visiteurs venus pour l'occasion. Pendant ce temps là, la magnifique Marie Nimier fait une magnifique lecture de son magnifique roman. Dimanche matin, le festival reprend fraîchement vie tandis que les auteurs la cherchent encore. La fête de la veille s'est prolongé un peu tard et certain la sente passer.
Jean-Louis Magnan, auteur d'Anti Liban (excellent premier roman) al'honneur d'ouvrir la cession du jour de la bibliothèque idéale. Chacun doit présenter un ou plusieurs romans qui l'a marqué. Peu disert, eu égard un réveil difficile, Jean-Louis Magnan présente donc un d'Annonzio " les Enfants de Volupté ". Mais la lecture d'un extrait s'annonçant trop " matinale ", un jeune auteur plein de promesse se propose de le seconder : Maurice Audebert a 81 ans, Heureux qui comme Ulysse est son premier roman.
Les débats se poursuivent. Sur le thème de l'autocritique, Eric Fottorino s'avoue ne pas comprendre " Je crois que la littérature est un malentendu. Par exemple, le livre que j'ai écris qui a le mieux marché (Territoire fragile) est aussi celui que j'aime le moins".
Le libraire continue de vendre. Les signatures continuent de remplir les premières pages des livres et la bibliothèque idéale l'est toujours. Surtout lorsque Fabrice Pliskin fait sa propre lecture de l'Education sentimentale ; La toile tremble, les gens rient et Flaubert avait senti le coup de la télé-réalité, il y a bien longtemps.
Mais le temps passe et bientôt vient l'heure de rejoindre les cars. La maîtresse fait l'appel des élèves. Tout le monde est là. Retour à Paris où décidément la promotion des livres n'aura pas la même saveur.

Maïa Gabily et Charles Patin O'Coohoon

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Last modified ondimanche, 28 août 2011 19:53 Read 1796 times