Litt�rature Trash : faut voir

Par Antoine Bu�no

Trash : de poubelle.

Probl�matique : la litt�rature  " Trashy ", si tant est qu'elle existe, est-elle en passe de rejoindre ses origines �ponymes ? R�ponse au prochain num�ro : on s'en branle.

Raisonnement :

1, La litt�rature Trashy : r�alit� ou moyen juteux de pondre des articles bidons qui n'arrivent m�me pas � la cheville des br�lots merdiques qu'ils sont cens�s d�noncer ?

On va dire r�alit� pour pas se prendre trop longtemps la gueule.

D�monstration et d�finition : est Trashe tout ramassi de papier caps dans lequel on trouve les termes " bite ", foutre ", " �taler sur les seins ", ainsi que ceux qui laissent implicitement entendre la m�me chose. Par d�rogation, sont aussi Trashs les romans scatologiques ou ceux qui traitent de picouses.

Rabelais est Trash, Sade est super Trash, le Sodome et Gomorrhe de Proust est ouf Trash, Apollinaire, Pierre Louis, Bafo, Bourrough, Genet, Bukowsky, Selby, Ryu, Bataille (lui, il pisse dans la bouche d'un cur� qui le suce au parloir). Donc la litt�rature Trash existe et elle a un pass�. Ses raisons d'�tre sont multiples : d�noncer sans phares l'ali�nation d'une soci�t� bourgeoise oppressive, choquer pour s'amuser, exprimer ses fantasmes les plus violents ou son spleen, son d�senchantement pour s'en d�barrasser, se r�volter sans autre but que la destruction des hypocrisies par le mot�Elle a sans doute �t� aliment�e par le Dada�sme, la Beat g�n�ration et le mouvement Punk.

Mais 2, La litt�rature Trash a-t-elle un pr�sent et un avenir ?

Son pr�sent, c'est une " nouvelle g�n�ration " de branleuses, qui nous racontent comment un matin elles ont d�couverts par hasard leur clitoris, ou de merdeux de mon esp�ce, qui n'ont rien trouv� de mieux pour faire parler d'eux que d'approfondir le sacro-saint th�me du remplissage des vierges. Et tous croient qu'apr�s Bataille, il est encore possible de choquer le chaland. On leur souhaite bien du courage.

On trouve aussi au milieu de ce tas de creuvards quelques tantes qui nous expliquent le malaise bienheureux qu'il y a � se faire prendre � sec. La litt�rature Trash quand c'est du cru pour du cru, de la provoc gratos, comme c'est h�las aujourd'hui souvent le cas, �a vaut pas le coup d'essayer. C'est mort dans l'�uf . Si c'est que du ludique : merde. D'ailleurs moi, � cette " litt�rature ", je lui baise sa m�re. Tu vois sa m�re, je la prends, je lui �carte ses grosses cuisses de salope, j'approche ma turgescence et franchement c'est sans respect qu j'y vais au petit bonheur la chance.

En revanche, dire merde pour une noble cause ou exprimer un profond cynisme, un profond malaise, enfin tout ce qu'on peut trouver de profond, tout " ce qui sort des tripes, alors l� c'est diff�rent. La crudit� devient un moyen et plus une fin en soi comme chez Legendre, Castillon, Dustan, Despentes, Jaenada, Rafalec, Moi, Ellis�

Donc la litt�rature Trash, ni pour ni contre : faut voir l'odeur de la tripe.

Par Antoine Bu�no
(Derni�re parution : L'Amateur de lib�rines , Gallimard)

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