Harlan Coben
Harlan Coben DR

Un an déjà

Chroniques

Ne le dis à personne mais Harlan Coben est de retour en rayon. Une chance de trop. Sans un mot, Zone s’est donc penché sur cette nouvelle intrigue sous haute tension. Lecteur, ne t’éloigne pas.

Je ne sais pas bien pourquoi Zone m’a demandé une nouvelle fois de chroniquer le dernier Harlan Coben. Outrepassant un léger pincement à l’orgueil, je m’y attelai consciencieusement, allant même jusqu’à clamer pour qui l’entendrait que je refuse toute condescendance à l’égard d’une littérature, quelle qu’elle soit (la mauvaise foi s’avère parfois un excellent moteur). Alors il donne quoi, le dernier « chef d’œuvre » de la machine à polar ? Ça pique de l’écrire mais il fonctionne, encore une fois. L’écriture aura beau se maintenir à un niveau passable, l’intrigue accroche. Et le terme d’efficacité nous revient à la bouche. C’en est presque désarmant. On plonge donc dès les premières pages, tête la première, dans l’histoire de ce professeur d’université d’une trentaine d’années qui assiste au mariage de la femme de sa vie. Les contours de l’énigme ne tardent pas à se dessiner et les premiers chapitres sont captivants. Ne le dis à personne ‒ le tout premier opus qui fit le succès de son auteur ‒ n’est pas loin : à l’enquête policière, se mêle un amour absolu pour une femme perdue. Et tout le roman est ainsi porté par la quête de Jake, le professeur éperdu.

Bis repetita

Jake est d’ailleurs le narrateur de Six ans déjà. Certes, je critiquai un peu plus haut l’absence d’effort syntaxique de son créateur mais il faut lui reconnaître une tentative : Jake s’adresse régulièrement à son lecteur. Le style House of cards… sans le talent. Se faire apostropher agace au lieu de donner la sensation d’établir une relation exclusive avec le héros. Parce que ces sorties n’apportent rien : ce qui a priori devrait relever de la pointe d’humour tombe à plat, jusqu’à paraître un tantinet lourdingue. Un léger bémol cela dit sur 376 pages plutôt rondement menées. Le dénouement est intelligent, duquel de fausses pistes nous éloignent parfois, le rôle du meilleur pote est parfaitement écrit ‒ une récurrence littéraire et cinématographique qui pose question ! ‒ et les affres sentimentales sont partagées avec parcimonie. Une recette maîtrisée, donc, qui m’empêche de« spoiler » l’issue de la love story mais me fait déjà vous dire que l’adaptation au cinéma avec Hugh Jackman dans le rôle principal remplira les salles. À l’année prochaine ! 

Six ans déjà
Harlan Coben
Éditions Belfond, collection Belfond Noir
376 p. – 19,95 €

Last modified onmardi, 13 mai 2014 10:54 Read 3186 times

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