#112 - Du 14 octobre au 05 novembre 2008

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  Mort de l'�crivain am�ricain Michael Crichton  
  Femina et Medicis: c�t� �trangers  
  Melnitz et Vollmann meilleurs �trangers  
  Blas de Robl�s M�dicis�  

inscription
d�sinscription
 
Dantec : le cantique du quantique


Zone pr�pare les sutures � la rencontre de Maurice G. Dantec,
artiste du cicatriciel. Des plaies, l�ex-enfant terrible de la
litt�rature fran�aise en a, lui qui est devenu, le temps d�un
hoquet �lectronique, la b�te noire de son �diteur et la peste
brune du Monde, de Lib�ration et des
Inrockuptibles r�unis. La potence dress�e pour
l�occasion ne doit pas cacher la for�t des connaissances dans
laquelle l�auteur du prismatique Villa vortex et des
contendantes Racines du mal d�ambule avec une acuit�
certaine. Son dernier opus Cosmos incorporated, pr�cis
de transcendance � l�usage des g�n�rations futures, ne jure
pas dans une �uvre qui a emprunt� depuis babylon
babies
les continuums de l�anticipation. Cosmos Inc.
pr�sente une post-humanit� r�gl�e par des horizons
�lectroniques : la M�tastructure de contr�le, dont Internet est
l�embryon. � Un monde pour tous et un Dieu pour chacun �,
statue l�Unimanit�, laissant l�homme seul face � une identit� qui
n�est plus qu�un listing biom�trique long comme le bras, plat
comme la mort. Seul accroc � cette horizontalit� : le h�ros,
Serguei Plotkine, mi-homme mi fiction, venu � ce monde dans la
peau d�un tueur d�une mafia russe. Cosmos Inc. est
aussi l�histoire d�une gen�se et d�une fin, celle de la technique
qui a men� l�humanit� � son point de bascule.
Dantec, lui, a d�j� bascul�. France, terre d��cueils : l��crivain et
le penseur politique qu�il est devenu depuis les Th��tre des
op�rations
le poussent maintenant � parfaire un exil
qu�becquois d�j� esquiss� en 1998. Et l�homme quitte sa base
arri�re comme un missile son silo : avec une grande gerbe de
flamme, parfaitement directive et incandescente. � Ipse vos
baptizabit in spiritu sanctu et igni �. L�homme, les hommes, les
dieux, les machines, les sciences� � Input �.

Vous vous envolez demain (le 23 septembre, ndlr) pour le
Canada, apr�s avoir fait vos adieux � la France, le 10 Septembre
dernier, devant une Cigale bond�e de vos fans et de vos
z�lateurs. Que laissez-vous derri�re ?


Je laisse �videmment la France, mon pays natal. Je laisse
l�Europe qui aurait pu �tre le destin de la France. Mais ce n�est
visiblement pas la voie qu�elle a choisie. Je laisse aussi des
proches, des amis, de la famille. Il y a d�j� eu l�immigration il y a
sept ans, mais il y a l� en plus un acte de rupture. Ca co�ncidait
aussi avec la n�cessit� de ne plus entrer dans la machine
faussement authentique tel qu�elle s�est constitu�e entre
l��crivain et les lecteurs, sous la forme de la fameuse s�ance
rituelle de d�dicace en librairie ou dans un salon litt�raire. La
Cigale, c�est � la fois un d�but et une fin : � partir de maintenant,
� part de courts raids ou commandos, des entrevues � Paris,
ma pr�sence publique et physique en France sera r�duite �
z�ro.

Est-ce un acte litt�raire ou politique ?

Les deux ! C�est la position de la France par rapport � la guerre
en Irak et de mani�re plus g�n�rale, depuis de fort nombreuses
ann�es, l�int�gralit� de la politique �trang�re fran�aise qui
consiste � se mettre syst�matiquement en travers de la
politique am�ricaine. C�est aussi l�antisionisme �qui est pour
moi un antis�mitisme d�guis�- qui ravage toute les tendances
politiques actuelles. Je me suis d�fini comme sioniste �m�me
si je en suis pas juif, �a a peu � voir-. Les juifs ont droit � vivre
sur leur terre tel que le Dieu des juifs et des chr�tiens leur a
donn�.

Vous avez travers� une p�riode de turbulence politique li�e
� la publication des mails que vous avez adress�s au Bloc
identitaire. Votre d�part de Gallimard est il li� ?


Oui, ce serait j�suitique de leur part de soutenir le contraire. Ils
ont refus� sans la moindre discussion la parution du Th��tre
des op�rations
que j�avais mis un an � �crire, en me disant :
� N�y voyez aucun rapport �. Il y a le poids de la tutelle juridique
dans ce pays : j�aurais eu droit soi-disant � 100 proc�s si on le
publiait tel quel. La libert� d�expression commence � �tre de
plus en plus r�duite en France. Chez Flammarion, j�ai accept�
que tout ce qui rel�ve d�un proc�s soit � caviard� �, en mettant
des barres noires. C�est la seule concession que j�aurais fait. Y
compris chez Albin Michel, je veux bien transiger sur deux ou
trois locutions mais pas sur le fond. Mes e-mails au bloc
identitaire �tait tr�s clairs : je suis en total d�saccord avec leur
corpus politique. Ce n�est pas de ma faute si les politiciens
laissent l�extr�me-droite soulever les probl�mes pos�s par des
politiques migratoires non contr�l�es ou plut�t contr�l�es par
un sens uniquement marchand. Il suffit de franchir le
p�riph�rique pour se rendre compte qu�on arpente un monde
qui n�est pas celui qu�ont voulu mes parents. J�ai expliqu� �
plusieurs reprises que j�avais certainement utilis� un langage
un peu trop violent quand j�ai parl� des � b�tes sauvages �.
Mais il faut replacer �a dans le contexte : je lisais dans la presse
des rapports sur les tournantes, des lapidations de jeunes
femmes� Je me disais c�est ce qui se passe en Inde, quand
les jeunes femmes se font vitrioler ! Je ne fais pas de
g�n�ralit�s, m�me si on m�a pr�t� ces opinions. Je d�nie �
quiconque le droit de penser � ma place.

D�une litt�rature alchimique, faite de polar noir et de
cyberpunk � l��uvre dans la sir�ne rouge et les
Racines du mal ou dans L� o� tombent les anges,
votre style a �volu� vers des th�mes plus proches de
l�anticipation sociale et g�opolitique, dont les deux tomes du
th��tre des Op�rations sont le substrat et Villa vortex le
pr�cipit� romanesque� Pourquoi ce big-bang ? La condition
d�enfant terrible de la litt�rature fran�aise ne vous suffisait pas
?


(sourire) C�est une volont� consciente qui a commenc� au
moment de l�exil, de la � d�territorialisation �. Les six mille
kilom�tres franchis depuis la France ont aid� : soudainement
j�ai arr�t� d��crire des romans pendant deux ans pour
commencer le Th��tre des op�rations. La rupture s�est
alors produite : en faisant ces essais s�est impos� l�id�e de
transmuter ma propre litt�rature telle qu�elle s��tait arr�t� �
Babylon babies. J�ai compris qu�on ne pouvait construire
une �uvre qu�en d�truisant le temple pr�c�dent. Chaque livre
se con�oit comme un monde qui va dig�rer son pr�d�cesseur,
le transmuter. En reprendre certains ingr�dients mais en les
pla�ant dans une toute autre perspective. Ce qui n��tait pas
volontaire, c��tait le r�sultat. Le fait de percer un canal vers ce
qui n�avait �t� qu�effleur� et lui ouvrir pleinement la voie donnait
sur l�inconnu : �a a �t� Villa Vortex. Un roman qui, malgr�
l�exil, revient au point z�ro : la France et la d�cennie qui s�pare
la chute du mur de Berlin des attentats du 11 Septembre. A partir
de l�, le retour sur le nouveau monde s�op�re et la perspective
sur l�avenir s�ouvre.

Le fond est indissociable de la forme chez vous, en une
conception tr�s organique de l��criture : un squelette pour le
maintien, des organes pour avancer, une peau pour
habiller�


Je suis un maniaque de la coh�rence : dans Villa vortex,
je voulais faire un esp�ce d�ultime roman noir sur la
d�sagr�gation socio-politique de la France et pour ce faire, je
m�appuyais sur de nombreux ouvrages th�oriques comme � la
structure absolue � de Raymond Abellio. Le roman �pouse
compl�tement ses fondements intellectuels. Si Abellio a r�gl�
chaque micropoint de Villa vortex, c��tait aussi une
mani�re de statuer sur le totalitarisme. C�est pour �a que c��tait
un roman sans doute difficile dans la forme. Cosmos Inc.
a aussi �t� consid�r� comme un roman difficile mais j�ai �t�
moins rigide. Il y avait la volont� dans Cosmos inc de
remettre une colonne vert�brale. Villa vortex ressemble
plus � une pieuvre, � une amibe, quelque chose de liquide, c�est
pour �a que je con�ois qu�il n�ait pas �t� re�u facilement. Dans
Cosmos Inc., j�ai essay� de redresser tout �a et de
structurer J�ai �t� toujours tr�s vigilant dans sur la liaison entre
le fond et la forme mais en partant du c�ur de la machine. C�est
pour �a que les cinq premi�res pages sont dures, je partais du
langage machine. Question de coh�rence : c�est le moment o�
le h�ros �qui n�est pas vraiment un humain � plus d�un titre- se
configure � l�int�rieur du scanner de s�curit� de l�a�roport. Vu
que c�est un livre qui statue sur la fin de la technique, il fallait
aussi que je statue sur sa gen�se, en partant donc du langage
machine, de son c�ur. C�est comme une face nord pleine poire
d�s le d�but de l�ascension, on attaque un mur de glace.

Ce corps que vous investissez pour �crire, c�est un peu le
votre : la description des 99 boites identitaires qui structurent
l�enfant machine, un des personnages du roman, vous d�crivent
bien aussi : Nine Inch nails, Marilyn Manson�


Oui, absolument. Vu que ce moment est le trou noir de la
narration, c�est le point de contact avec le narrateur. Je ne peux
pas dire que c�est moi mais c�est en tous cas c�est une interface
entre moi et le livre. Tout comme Plotkine d�ailleurs, c�est pour
�a qu�il a ces flashs de musique, il ne sait pas d�o� ils viennent.
Qui lui a implant� ? C�est celui qui a �crit le livre. Je ne fabrique
pas vraiment mes personnages ils se construisent � travers
moi et je les laisse se construire � travers moi. Je ne suis qu�un
instrument qui raconte.

Cosmos Inc. est construit autour d�une th�orie de la
technique qui vous a �t� souffl�e en grande partie par Gunther
Anders, un penseur d�apr�s-guerre. La question est simple : en
insufflant � la soci�t� ce qu�elle a de froide et de machinique,
les nazis ont ils gagn� la guerre ?


J�en parle dans un de mes livres, o� je fais dire � un de mes
personnages que les nazis ou plut�t le nazisme, ont perdu la
guerre pour mieux gagner le monde, d�une mani�re
�trangement paradoxale. Mais le nazisme n�est qu�un
syndrome, une esp�ce de syncr�tisme fait de nationalisme, de
racisme, de bolchevisme, de terrorisme et d�antis�mitisme
radical. Tous ces ingr�dients �taient pr�sents dans les partis
politiques au XIX�me si�cle, � des degr�s divers. Il suffisait d�un
type suffisamment diabolique, capable d�en faire une synth�se �
pratique �, pour faire du XX�me ce qui il a �t�. On a atteint �
Auschwitz un anticlimax mais il ne faut pas oublier ses
comparses : le goulag sovi�tique ou le Laoga� chinois. Ils sont
�galement constitutifs du XX�me si�cle. C�est pour �a que dans
Cosmos Inc, le h�ros Plotkine est � l�homme du camp �,
et que je d�cris des camps de concentration sanitaires li�s �
des pand�mies virales que les agences de gouvernance
internationale contr�lent ainsi. Des sortes de ville ferm�es,
mises en quarantaine ind�finie. Parce que c�est un des legs du
XX�me qu�on aura � g�rer dans le futur.

Dans sa th�orie de la technique, Anders d�crit un
glissement progressif vers la � honte prom�th�enne �, pour
d�crire notre insuffisance compar�e � la perfection de nos
machines. O� l�homme en est il ?


On y est d�j�. On va m�me passer au moment d�apr�s,
qu�Anders ne pouvait pas encore entrevoir en 1950 mais que
certains auteurs de science-fiction ont discern� : la supr�matie
de la technique. Mais bizarrement, la supr�matie de la technique
impliquant la fin de l�homme va aussi impliquer la fin de la
technique. Elle va se heurter � son propre mur. C�est le
paradigme de Cosmos Inc. A ce moment l�, m�me
certaines analyses prospectives des ann�es 70 ou 80, reprises
par les auteurs de science-fiction, comme la surpopulation vont
changer. A cela va se substituer la d�natalit�, � cause des
guerres, par exemple.

Beaucoup consid�rent la litt�rature comme une
�chappatoire, la votre est un acc�s � la r�alit�, la diff�rence est
grande�


Nous vivons pr�cis�ment dans une grande simulation ou plut�t
dans un grand simulateur depuis un si�cle. Le travail de
l��crivain est de faire acc�der le cerveau du lecteur au r�el ; le
r�el �tant ce qui n�est pas visible, ce qui se cache sous la
pr�tendue r�alit�, qui n�est qu�une s�rie �un r�seau,
maintenant- d�illusion. Pour cela, j�emprunte � la technologie
son histoire et son langage. Si je fais un livre sur la technique
monde, je ne peux pas m�en passer. Ballard disait d�j� en 1975
: � l��crivain d�aujourd�hui a le choix : utiliser le langage de la
technologie ou se taire �. Trente ans plus tard, je n�innove pas
beaucoup en fait.

Cosmos Incorporated, c�est le cosmos entrepris par
le capitalisme � partir de Grande Junction, o� sont vendus des
tickets vers l�orbite terrestre, ou au contraire le cosmos �
incorpor� �, l�espace vacant entre l��me et le corps o� s�ins�re
la transcendance ?


Le lecteur est libre d�interpr�ter les choses comme il le
souhaite, mais les deux approches sont de toutes fa�ons
coalescentes. Ca va de pair.

En vous lisant, on ne peut pas s�emp�cher de penser �
Houellebecq, autre �crivain qui travaille dans l�hyperr�el et la
post-humanit�...


Ca n�arr�te jamais (rires)

La rime �Dantec/Houellebecq- ne doit pas aider�

Je n�ai pas lu son dernier, j�ai trop de choses � faire pour
promouvoir le mien. Mais tout ce que je ai lu de lui jusqu��
Lanzarote me fait dire que si on a un rapport, il faudrait
�voquer une figure g�om�trique pour l�expliquer : une
perpendiculaire. Il y a un point d�intersection mais on n�agit pas
dans la m�me direction. Dans une croix, il serait Nord Sud, je
serais Est Ouest. Houellebecq est l�ultime �crivain nihiliste. Le
fait d�assumer son nihilisme lui donne le droit de parler de
parler de celui de la soci�t� toute enti�re. Il l�est d�une mani�re
radicale et toute sa litt�rature en est l�expression formelle. Du
coup il touche la membrane de la v�rit�. Mais peut-�tre serais
tent� de dire qu�il ne la traverse pas. Plateforme �tait le
titre ad�quat, c�est un �crivain de l�horizontalit� absolue.

Alors que vous essayez de r�inventer une verticalit� ?

Absolument. Nos chemins se croisent donc sur ce moment du
nihilisme. Il fait le tour de la membrane et en �tablit la topologie
alors que moi j�ai d�j� fait ce travail. Je veux maintenant la
percer, et si possible par le haut. (rires)

Vous consid�rez la narration comme une immanence, c�est
donc vous donner le r�le d�un Dieu !


H� oui ! J�ai �t� confront� au probl�me d�s le d�but du roman.
Je me souvenais d�une phrase de Mauriac �un auteur que je
n�appr�cie que tr�s moyennement- qui disait que nous �tions
des faux dieux. C�est parce que je crois que Mauriac �tait dans
un monopsychisme litt�raire. Il fait partie de cette tradition
d��crivain qui savent tr�s exactement ce que leurs personnages
sont, vont devenir, ont �t� avant m�me qu�ils commencent
l��criture. Alors que dans Cosmos Inc., Plotkine surgit du
livre tout comme l�enfant machine dont je n�avais absolument
pas pr�vu l�existence. D�ailleurs je n�avais pr�vu aucun des
personnages, je n�avais que le monde, il fallait que je le
remplisse. C�est pour �a que l��criture a pris 9 ou 10 mois de
fa�on tr�s intensive, presque monastique.

Vous avez �t� baptis� il y a 18 mois, c�est l�expression de
cette volont� de transcendance ?


A un moment de mon travail, il m�est apparu la n�cessit� d��tre
en accord avec la foi que j�avais. Passer � l�acte : de la virtualit�
� l�actualisation. Le bapt�me �tait �videmment une n�cessit�
�tant donn� que c�est la foi catholique qui est pour moi dans la
v�rit�.

Dans l�opposition actuelle entre Islam et christianisme, Il ne
s�agit pas de choisir son camp ?


Non, pas du tout. La foi en J�sus Christ ne s�exprime pas en
ces termes. Sinon peut-�tre dans le fait de tracer une limite
entre l�homme et sa fin. Si vous vous faites baptiser catholique
pour des raisons politiques, vous vous �tes tromp� d��glise. Ca
n�a rien � voir avec des probl�matiques temporelles. Ce qui ne
veut pas dire que votre foi n�ait pas d�influence sur certaines
opinions que vous pourriez avoir sur le plan politique. Le grand
Djihad tel qu�il a probablement commenc� le 11 Septembre
2001 risque de durer quelques d�cennies et risque d�aller en
s�amplifiant, peut-�tre m�me sous forme de grands conflits
intercontinentaux, de guerres civiles, la mort plus ou moins
planifi� des Etat-Nations et leur remplacement par de grandes
agences ou des M�tastructures de contr�le cybern�tique dont je
parle dans Cosmos Inc.

Dont Internet serait l�anc�tre ?

Internet fait partie de l�ADN de cette M�tastructure. Elle est
connect�e directement au corps et aux cerveaux humains,
comme la matrice de William Gibson ou la Matrix des
fr�res Wachowsky. Le probl�me n�est pas tant la machine elle
m�me que le fait que l�homme ne soit pas � la hauteur de ses
cr�atures, elles sont trop parfaites. Nous n�avons pas su faire le
pas n�cessaire pour les rattraper. Cela n�cessitait un effort trop
grand pour l�humanit� du XX�me si�cle. Nous avons d�j� eu la
bombe, les ordinateurs. Tout est en place pour la M�tastructure
que je d�cris dans Cosmos, jusqu�� la surveillance des
fonctions vitales, la biom�trie g�n�ralis�e. C�est devenu
in�luctable. Y �chapper demandait un � effort � comme disait
Heidegger, qui n�a pas �t� produit. Du coup nous nous faisons
d�passer par nos productions. La � pente prom�th�enne �
d�Anders est l�. On est dedans, nous ne nous arr�terons pas.

Propos recueillis par Laurent Simon


 
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