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25

Fév

2006

L’odyssée de Monsieur Tanner
Écrit par Maïa Gabily   
Depuis sa sortie en janvier, on lisait partout que le dernier
Dubois était hilarant. 200 pages plus tard, on confirme. Mais on
aurait aimé plus.


A l’automne 2004, Une vie française, dernier et excellent
opus de l’animal Dubois, raflait successivement le prix du
roman Fnac et le Femina. Succès et récompenses méritées. Un
an et demi plus tard, on a l’impression qu’il s’est un peu,oh,
juste un petit peu, endormi sur ses lauriers.

Les douze travaux de Tanner

Comme Monsieur Tanner le dit lui-même au début du roman,
personne probablement à part lui, n’aurait de nos jours accepté
d’hériter d’une immense et inconfortable maison campagnarde.
Quand en plus elle se révèle être une quasi ruine, que fait-on ?
Des travaux ! Tel est le point de départ de cette véritable odyssée
du bâtiment dont le héros, aussi infortuné que son ancêtre
Ulysse, se mesurera à bien des obstacles avant d’arriver à son
Ithaque personnelle : la réfection totale de sa demeure.
L’imagination de Jean-Paul Dubois va en effet se déchaîner aux
dépends du pauvre Monsieur Tanner : des apprentis couvreurs
usant du jardin de leur client comme chenil personnel et qui
provoqueront par leur nullité professionnelle la destruction de la
maison, des électriciens russes fervents catholiques célébrant
des messes entre deux branchements, du plombier sautillant,
complet sosie du regretté Louis de Funès, ou du peintre en
bâtiment, ayant raté sa vocation d’artiste et qui, à défaut de
talent, en a gardé les caprices, rien ne sera épargné à l’innocent
et probablement trop coulant, propriétaire. On ne dévoilera pas
les meilleurs anecdotes de cette galerie de personnages
loufoques qui vont investir successivement la maison de
Monsieur Tanner, faisant dire à ce dernier : « dans la
corporation, ce devait être un rite initiatique, une sorte de
pèlerinage. On allait chez Tanner comme l’on se rendait à La
Mecque ou à Compostelle. Et seuls les plus méritants, les plus
atteints aussi, les plus cinglés surtout, avaient le droit d’effectuer
ce périple. »
La drôlerie de ces mésaventures n’a d’égale
que le talent de celui qui les raconte.

Dans la jungle, terrible jungle…
La jungle où évolue Monsieur Tanner est de fait autrement plus
sauvage que celle servant parfois de décor aux documentaires
animaliers qu’il réalisait. On utilisera de fait l’imparfait car
désormais ne compte plus que le chantier où « vous n’étiez
plus qu’une sorte d’insecte voué à la construction ou à la
réhabilitation de la ruche, un animal industrieux débarrassé de
tout souci de plaisir et de reproduction, gros frelon bâtisseur,
transpirant, fatiguant mais jamais ne bandant »
. Et oui, les
travaux, ça vous tue même une libido !
Mais voici aussi la limite de ce pourtant très plaisant roman, qui
ne se consacre qu’à la description des fameux travaux. Bien sûr,
la folie semblant s’abattre sur tous les intervenants de ce
chantier nous fait souvent rire aux éclats, et l’on passe un très
agréable moment de lecture, mais l’ensemble manque un peu
de profondeur, d’un propos véritable. On pourra dire qu’on est
de mauvaise foi, que l’usage d’un style vraiment drôle et sans
cynisme est l’apanage de quelques happy few dont il est bon
d’entendre encore la voix au milieu de trop nombreux romans se
prenant au sérieux. C’est vrai. Mais au sujet d’un roman de
Jean-Paul Dubois, on se sentait aussi le droit d’être plus
exigeant. Et de souhaiter qu’il soit plus que simplement
distrayant.

Maïa Gabily

Vous plaisantez, monsieur Tanner
Jean-Paul Dubois
Ed. L’Olivier
199 p / 16 €
ISBN: 2879294681









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