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Nous avions accosté à Guayaquil

Contrairement à l'exotisme, le voyage n'a pas le vent en poupe. Car il faut bien distinguer les deux choses : le voyage, qui vient de via, en latin (la voie, la route), est un mouvement, alors que l'exotisme désigne simplement le caractère de ce qui est étranger (exo). Le voyage implique nécessairement un déplacement, une implication de soi dans l'exotisme. Mais qui, de nos jours, s'engage sur les chemins du monde ? Qui fait encore corps à l'exotisme ?

Officier de marine, Loïc Finaz relève le défi d'une mer trop calme. Par son récit à la première personne (un jeune marin enamouré d'un "tu"), l'auteur évite le plus grand danger de l'écriture : le plat. Tempêtes et marées ne sont pas impératives pour une aventure romanesque, mais la bourrasque d'un style, oui. Dévoué à l'équilibre, Finaz exploite l'ingéniosité de mesurer ses négations : peut-être a-t-il appris dans un port oriental que le positivisme absolu menait au bonheur. Pieds ancrés dans une mer intérieure agitée, Finaz ne s'embourbe ni de remord ni de regret. A croire que les marins emportent des côtes rocheuses un coeur de pierre. Ne reste de la terre que ce "tu" d'amour perdu à cette femme restée à quai.

La distance, "médiation sans pitié", le fait revenir aux raisons de cette séparation. Loin des yeux près du coeur, "tu avais du sentir ce décalage, cette façon que nous avons malgré nous de n'être jamais vraiment revenus, même après l'accostage." Pourtant, tu savais dès le départ que tu l'aimais pour ça, justement, pour ses yeux absents. Ton homme se félicite de l'atmsophère de groupe qui le garde en vie, mais ce n'est là que consolation. Au fil des pages, de plus en plus présente, malgré les airs, il ne t'oublie pas.

Tenant la distance, Finaz livre modestement quelque chose d'impérial. Une belle leçon d'humide humilité pour un roman renouvelant un genre oublié.


Ariel Kenig

Nous avions accosté à Guayaquil
Loïc Finaz
Ed. La Table Ronde
160 p / 13 €
ISBN: 271032556X









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