Les Brèves

PPDA : des ventes plagiées ?
  PPDA aussi bien que Hemingway ? Les chiffres des ventes de Hemingway, la vie jusqu’à l’excès ...

Linda Lê reçoit le prix Wepler
Linda Lê reçoit le prix Wepler
Un des derniers de la saison, le prix Wepler-Fondation La Poste a été attribué à Linda Lê pour ...

George Bush auteur de "crime novels"?
George Bush auteur de
Déplacer les volumes des mémoires de George Bush récemment parus dans la section "crime fiction" ...

Le Angot nouveau sera chez Flammarion en janvier
Le Angot nouveau sera chez Flammarion en janvier
De l'Arpenteur à Stock, de Flammarion au Seuil... et retour chez Flammarion. Christine Angot pulbiera ...

palmarès des prix de saison
palmarès des prix de saison
Ainsi soient-ils. Les jurys des prix littéraires 2010 se sont (presque tous) prononcés et les lauréats ...

Un pont pour le Medicis
Un pont pour le Medicis
C'est au tour du jury du prix Medicis de mettre au jour son palmarès de l'année 2010. A savoir: Maïlys ...

Faye primé par l'Académie française
Faye primé par l'Académie française
Premier à ouvrir le bal de l'intense série de remises de prix, le jury du grand prix de l'Académie ...

Femina 2010, c'est attribué
Femina 2010, c'est attribué
Le Prix Femina 2010 a révélé le nom de ses lauréats. Les heureux élus de l'année sont donc Patrick ...

Faut-il lire Safran Foer ?

Carnivore, ichtyophage ou carnassier, pas question de changer d’assiette. Parce que Faut-il manger des animaux serait signé Jonathan Safran Foer ? Lire l'article

Et New-York Reverdy

Du néant sort peut-être la vérité...Thomas Reverdy se penche sur le destin de plusieurs personnages, morts une première fois le 11 septembre. Lire l'article

Pauline Klein en version originale

Mais qui est Alice Kahn ? Dans ce petit livre inclassable, entre récit, roman et fable, Pauline Klein élabore une variation fine et caustique autour du monde de l’art. Lire l'article

http://www.zone-litteraire.com/zone/components/com_gk2_photoslide/images/thumbm/252380Safran_Foer.jpg http://www.zone-litteraire.com/zone/components/com_gk2_photoslide/images/thumbm/258395reverdyface1.jpg http://www.zone-litteraire.com/zone/components/com_gk2_photoslide/images/thumbm/140621kleinface.jpg

17

Nov

2010

Le couteau suisse
Écrit par Camille Paulian   

loup dounaPeu de temps après la parution de L’Embrasure débutait à la bibliothèque universitaire de Fribourg une exposition de photos sur la chasse. Anne Golaz, l’artiste, et Douna Loup, la romancière, ont au moins trois choses en commun : elles n’ont pas trente ans, sont d’origine suisse et elles s’inspirent d’un art considéré comme « masculin ». Mais que peut-il bien se passer en Suisse pour que les jeunes femmes s’intéressent de si près à cette pratique ?

 

 

 

Le narrateur de L’Embrasure a vingt-cinq ans ; il travaille à l’usine où il occupe un poste visiblement peu qualifié. Il passe la plupart de son temps libre dans la forêt avec ou sans fusil. Le personnage est tiraillé entre le monde rural dans lequel il a été élevé et le monde industriel qui lui permet de vivre : « Je sais que tout cela est aussi la cause de mon mal. Je sens l’accès fermé à une autre tranche de vie, au-dessus de moi, là où les hommes ne font pas juste des mouvements idiots sur une chaîne, mais utilisent leur potentiel, corps et mental ensemble, pour rendre le travail fort et dense. » Mais ce n’est pas un homme des bois façon Olivier Mellors dans L’Amant de Lady Chatterley. On pourrait dire qu’il chasse comme d’autres jouent au flipper: « J’aime chasser par ici. Ça sent meilleur que tout. C’est mieux qu’au bar. Mieux qu’un flirt. Mieux que la sueur des femmes». Pourtant la collision de castes sociales opposées est omniprésente dans L’Embrasure. Parmi les maîtresses du narrateur, il y a Lise, la jolie étudiante en lettres, le symbole d’une petite bourgeoisie. À l’inverse de Constance qui se nourrissait de la bestialité de son amant, Lise parvient à arracher le narrateur à ses grands espaces pour l’entraîner dans ce qu’il nomme lui-même joliment « une forêt de livres » : la bibliothèque de la ville.

Into the wild

Mais c’est pourtant toujours dans cette forêt qui l’habite si violemment que va commencer le réel apprentissage. Un jour, il y découvre le corps d’un homme. Dans la poche de celui-ci, une feuille et un carnet. Sur la feuille, l’homme a écrit quelques mots qui attestent de sa volonté de mourir ici précisément. Dans le carnet, il déroule ses principes de vie qu’il conclut par une phrase tirée de la Bible. La lecture du carnet tourmente le narrateur au point qu’il décide de partir sur les traces de cet homme. Cette recherche s’assimile davantage à une quête initiatique qu’à une volonté d’honorer le mort. Et ce qui est intéressant, c’est justement la façon dont l’auteur mêle étroitement des questions prosaïques et des interrogations existentielles. Le narrateur s’interroge autant sur l’intérêt de son boulot et la force d’inertie engendrée par ses répétitions permanentes que sur les raisons qui ont poussé un homme à venir mourir dans « sa » forêt. Les origines suisses de Douna Loup ne lui confèrent pas forcément la légitimité de réécrire Le Contrat social, mais il faut reconnaître que le caractère intemporel de son récit semble tout autant évoquer l’annonce des désastres de la société industrielle du début du XXe siècle qu’illustrer, comme le travail de Raymond Depardon, la disparition d’un monde rural. Dans L’Embrasure, Douna Loup évoque avec subtilité la façon dont les fissures fendillent peu à peu dans les murs de notre société.

L’embrasure

Douna Loup

Mercure de France

155 pages – 14,20 €










Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

 
Joomla SEF URLs by Artio

News

Nos dernières interviews

Newsletter de Zone

Who's Online?

Nous avons 38 invités en ligne
Partager