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12

Jui

2010

Il ne faut jamais dire Fontaine...
Écrit par Julien Canaux   
Brigitte Fontaine a encore frappé. Brigitte Fontaine, c’est une voix dans le noir, c’est un guide éclairé, c’est aussi une poétesse qui sait vous envoûter tout en vous distillant des vérités… Avec Le bon peuple du sang, elle récidive en tant qu’auteure et compose une suite de petits récits empruntés ici à l’actualité, là à ses révoltes, et quelque part ailleurs dans sa créativité. Et si on s’asseyait pour l’écouter ?
Il s’en passe des choses, dans le bon peuple : des aberrations, des petites ironies du sort, des coups de Trafalgar, des amours contrariées… De la rêverie, des choses horribles, des condamnations, et parfois, des moments de douceur sucrée. Mais surtout de la révolte. Dans un dédale de dénonciations et de poésie, Brigitte Fontaine se fait une nouvelle fois la voix des opprimés et des fautifs, des pauvres errants, des crevards et des miteux. Telle une médiatrice qui ne sait juger, et toujours entre humour et lucidité, Brigitte sait nous attraper pour nous rappeler que tout autour de nous, tous les jours et tout le temps, des petites choses échappent à notre vigilance, et surtout à la logique… Et puis, il y a cette foutue prohibition ! Tant de choses changent avec le temps… Et tant de gens pour ne pas s’en soucier, et accepter, tête baissée. Dans ses chansons comme dans ses textes, Brigitte Fontaine réclame des choses : on ne peut plus rien dire ? On ne peut plus ni boire ni fumer ? Partout, c’est la prohibition… Comment vivre dans de telles conditions ?

Major anxiety attack !

Alors elle prend la plume, Brigitte Fontaine. Et quoi qu’en disent ses détracteurs, non, ce n’est jamais inutile : car s’il n’y avait que des auteurs d’histoires d’amour mâtinées de surnaturel, on n’irait pas bien loin. Ici c’est le concret des choses qui importe : et tout en lisant ses lignes, on entend le rock tout en même temps. L’œuvre de Fontaine, c’est un tout : une personnalité déclinée en musique, en littérature, en apparitions télés survoltées. On écoute un jour quelques titres, et certaines paroles de chansons nous hantent pendant longtemps… des paroles qu’on ne pourrait d’ailleurs citer, puisque pour beaucoup inaudibles au pays de la prohibition et de la bienséance.
On a beaucoup taxé Brigitte Fontaine de surréaliste. On a dit que Brigitte Fontaine était folle. Et si tout était question de support de réflexion ? On n’apprend à réfléchir qu’après la guerre, après l’amour, après la fête… C’est de toute cette masse que Brigitte se repaît, elle scrute les faits et gestes, et elle répond, elle contre-attaque. Elle ne se laisse pas faire ! Elle n’a pas dit son dernier mot. Elle fait ce qu’elle sent. Et quand les anges et les princesses ont disparu, que les gargouilles se sont pendues, que les meurtriers se sont fait la malle ? Quand les lumières de la poésie ne sont plus là, il ne reste que nous, les braves gens, issus du bon peuple qui souffre et qui saigne. C’est nous que Brigitte désigne, et qu’elle aime… On l’aime aussi.

Le bon peuple du sang
Brigitte Fontaine
Flammarion
185 p – 17 €










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