#112 - Du 14 octobre au 05 novembre 2008

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De Ravalec � Benderson, dix ans de Flore


En 1994 naissait le prix le moins acad�mique des r�compenses litt�raires : le prix de Flore. Dix ans plus tard, le premier et le dernier laur�at se retrouvent. Quand Vincent Ravalec et Bruce Benderson nous parlent litt�rature...

Qu'est-ce que repr�sente le prix de Flore?

Vincent Ravalec : Il y a dix ans, c��tait un v�ritable coup de jeune dans la litt�rature. C��tait un prix tr�s diff�rent des autres. Dans dix ans, il y aura certainement un autre prix avec des gens plus jeunes aux commandes. Le prix de Flore, c�est d�abord un commencement. En 1994, il m�a permis de me faire une place dans le milieu litt�raire alors que je ne m�int�ressais pas aux prix litt�raires.

Bruce Benderson : C'est marrant que vous me posiez cette question. Il para�t que le prix de Flore r�compense de jeunes �crivains fran�ais. Le probl�me est que je ne suis ni jeune ni fran�ais. Evidemment le fait d�avoir eu le prix a de grands avantages. C�est d�abord l�approbation de plusieurs critiques et par cons�quent l�int�r�t du public sur votre travail. C�est donc pour moi une r�compense importante.

Que repr�sente t-il pour un �tranger?

B.B : Pour moi il a une signification toute particuli�re. Je me souviens du moment o� j�ai pris conscience de la culture fran�aise. J�avais quatorze ans et habitais une petite ville de province aux Etats-Unis. Mon professeur de piano m�avait donn� une partition de Ravel � travailler. Je n�avais jamais entendu des harmonies aussi sensuelles. J��tais boulevers�. A partir de ce moment, je me suis pench� sur l�art fran�ais du XIX�me et du XX�me si�cle : Debussy, Faur�, Rimbaud, Baudelaire, Lautr�amont, Artaud et finalement Huysmans, Aragon, Genet, Butor, Sarraute et bien d�autres. C�est tout le contraire de la culture anglo-saxonne. J'�tais francophile et anglophobe. Maintenant je suis beaucoup plus pond�r�. J�ai beaucoup d�admiration pour les soeurs Bront�, par exemple. Je vois le prix de Flore comme le couronnement de mon voyage vers la culture fran�aise. Mais je n�imaginais pas ce voyage aussi long et aussi beau.

Avez-vous lu les autres laur�ats du prix de Flore ?

V.R :Certains oui, j�ai beaucoup aim� les Jolies choses de Virginie Despentes. Houellebecq, Dustan, Jaenada� En fait, je les ai pratiquement tous lu.

B.B : Je suis tr�s attach� aux laur�ats du prix de Flore. J�ai travaill� pour certains. J'ai traduit Despentes, que j�adore, au Etats-Unis. Ravalec aussi, je l�ai traduit avec beaucoup de plaisir. Et puis, il y a Houellebecq.

Avez-vous d�gust� votre verre de Pouilly fum� quotidien au Flore ?

V.R : Le probl�me, c�est que je ne bois pas d�alcool. L�ann�e du prix, ils avaient offert � quelques amis leurs verres, moi, j�ai toujours tourn� au chocolat chaud.

B.B : Bien sur, mais c�est dommage car je ne suis � Paris que quelques jours par an. Du coup j'ai droit � quelques verres seulement !

Avez-vous une famille artistique ?

V.R : Pour moi, tous les artistes depuis la cr�ation font partie de la m�me famille. Je ne m'en connais pas d'autres. L�art est un autre regard sur le monde.

B.B : Aux Etats-Unis, je suis tr�s li� � J.T Leroy, mon prot�g� en litt�rature. A l�ouest, il y a plusieurs �crivains dont je suis proche, Robert Gluck, Matthew Stadler, Kevin Killian, Dodie Bellamy, Denis Cooper. Mais l��crivain avec qui j�ai le plus d�intimit�, c�est Ursule Molinaro, une auteure fran�aise arriv� � New-York en 1949, aujourd�hui d�c�d�e et dont je suis le testamentaire litt�raire. En France, je suis proche de mon traducteur, Thierry Marignac et de Beno�t Duteurtre, un de mes meilleurs amis.

Quels sont vos projets litt�raires ou artistiques ?

V.R : Il y a beaucoup de choses. J�ai avec moi une grande quantit� de polaro�ds que je dois absolument monter. Je travaille �galement sur l�art num�rique qui devient de plus en plus important. Enfin, je publie des nouvelles et un roman courant 2005 : La Vie miraculeuse du clochard Andr�.

B.B : En ce moment, je suis en train d�achever un livre sur le � Pacific Northwest � des Etats-Unis. C�est un livre satirique qui raconte les cultures un peu particuli�res que j�ai d�couvertes l� bas. Le livre s�appellera Pacific Agony.

Avez-vous une anecdote sur Bruce Benderson ?

V.R : Il y a quelques ann�es, j�allais � New York pour voir Bruce. Il se propose de m�emmener dans une des bo�tes a priori mythiques de New York. V�tu d�un chapeau assez particulier, je l�avoue, Bruce commence � me trimbaler dans les rues de la ville. La nuit passe, nous rentrons chez lui� Nous n�avons jamais retrouv� la dite boite !

Propos recueillis par Charles Patin O'Coohoon


 
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