#112 - Du 14 octobre au 05 novembre 2008

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Rencontre avec Nabe


Marc-Edouard Nabe est de retour � Paris. Apr�s 7 mois d�absence. De silence, malgr� sa r�putation d�agitateur � la langue, ou plut�t au Bic, trop bien pendu : auteur de Journaux intimes (�ditions du Rocher), l��crivain n�a jamais �pargn� personne. Et surtout pas les personnalit�s des sph�res litt�raire et m�diatique qu�il a fr�quent�es pendant longtemps.

Publi�s en moyenne dix ans apr�s les �v�nements, les �crits de Nabe l�ont mis � mal avec bon nombre de personnes cit�es dans ses Journaux provocateurs et sarcastiques ; mais qui ont �galement r�uni autour de lui une communaut� de � fid�les � admirateurs de son �uvre, qu�te extr�me de la subjectivit� la plus pure.

Le dernier ouvrage �dit� a fait mouche. Nabe s�est exil�. Revenu, il s�est confess�. Costume sobre et petites lunettes, la discr�tion m�me enrob�e d�une �charpe noire savamment et n�gligemment nou�e autour du cou.




Alors, ces vacances en Gr�ce ?

Mais ce n��tait pas des vacances ! Je suis parti parce qu�il le fallait, tout un ensemble de signes me l�enjoignait. Des r�actions suite � la parution de mon dernier Journal. L�unanimit� autour de mon d�part : la derni�re phrase que j�ai entendue en France, c��tait � va crever � Pathmos �. Et j�avais besoin de m�isoler, de rompre avec le cercle infernal de l�installation. De d�construire tout. Ce d�part constitue jusqu�� pr�sent le plus gros risque de ma vie. Je n�ai plus rien, tout est � refaire.

Mais quand m�me, vous n�avez pas choisi la destination la plus d�sagr�able pour vous reconstruire�

Vous savez, le cadre, ok, mais je suis rest� dans une solitude incroyable. La solitude que je cherchais vraiment. Entre des grecs qui ne parlaient pas un mot d�anglais et leurs ch�vres� Il s�est pass� parfois des semaines sans que je parle � quiconque. C�est dangereux. Il y a une pente mortif�re, pleine de folie, dans laquelle je suis bien content de ne pas �tre tomb�. Tout ce que je souhaitais, c��tait l�int�riorisation. Pas forc�ment pour �crire diff�remment. Pour apprendre � me supporter, � me voir et � m�entendre.

Et �a va mieux ?

Plut�t.

L�int�riorisation s�est-elle d�roul�e plus efficacement lorsque vous �tes pass� � votre retour par Rome, Padoue, St Jacques de Compostelle, Hawaii ?

Mais il s�agissait de recontruire toute une voie bien particuli�re, celle de St Jean, qui est l�homme des Ecrivains, l�homme du Verbe ! Et puis, j�ai saut� la derni�re �tape. Et m�me si le syst�me de m�cennat fonctionne, ce n�est pas l� que j�irai. Ma place est � Paris, j�ai des choses � faire ici et maintenant.

Alors c�est quoi, cette histoire de m�cennat ?

Comme je vous l�ai dit, je suis dans une entreprise de reconstruction. Et �videmment de poursuite de mon ouvrage intellectuel et artistique. Mais le probl�me vient du fait que je refuse de recommencer � ma vie d�avant �. Je ne veux plus de ce syst�me d�appartenance � un milieu fig� et superficiel lorsqu�il est envisag� de mani�re collective. Un milieu qui propulse certes au d�but, mais qui s�av�re trop vite emprisonnant. Je veux �tre libre et ind�pendant. Libre de dire et d��crire ce que je veux. Et cr�er un nouveau syst�me d�encouragement aux artistes, qui passerait par une aide financi�re du public, constitu� pour l�occasion en m�c�ne. Je n�appartiens � personne et mon �uvre est � tout le monde, mais il faut me permettre de la continuer.

O� �a, � Hawaii ?

Ca arrangerait pas mal de gens je crois. Remarque qu�ils pr�f�reraient sans doute me payer pour que j�arr�te tout. Je n�ai rien envie d�arr�ter. J�ai des missions, l��crivain a des missions. Et je suis sur un chemin que je veux explorer jusqu�au bout. Cela peut se r�aliser gr�ce � un soutien de gens qui croient � l�int�r�t intellectuel et spirituel de mon travail.

Vous croyez que �a a de l�int�r�t, les potins litt�raires ?

Ce que je veux livrer, c�est surtout un t�moignage d��poque. Ma r�flexion est un peu plus large que celle qui porte sur les potins litt�raires. Je raconte par exemple la naissance de mon fils seconde par seconde. Puis sa petite enfance. Et bien je crois que cela fait partie des choses importantes de mon ouvrage, en tout cas pour lui. Et les autres peuvent aussi puiser certaines cl�s de mon travail personnel, j�en suis persuad�.

Donc vous aimez ce que vous �crivez ?

Excusez-moi, mais l�, je vois l�heure tourner, et la petite vieille chez qui je loge pour trois jours ferme tr�s t�t ses quatre verrous. Il faut vraiment que j�y aille� Au fait, je n�ai pas de t�l�phone, mais vous pouvez toujours m�envoyer un message � partir de mon site. Quelqu�un me le fera bien parvenir�

Propos recueillis par J. L. N.


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